Pour inaugurer mon blog, je vais vous parler d’un des piliers des relations solides et épanouissantes : l’authenticité 1.
Nous dirons tous sans hésiter que nous préférons les personnes véritables et authentiques. Mais qu’en est-il dans les faits ? Pourquoi l’authenticité est-elle si importante ? Est-il facile de trouver des personnes authentiques ? Ou bien d’être soi-même authentique ?
Qu’est-ce que l’authenticité ?
Nous sommes authentiques lorsque nous agissons et que nous nous exprimons en adéquation avec ce que nous ressentons. Quand notre comportement n’est pas modifié par un jugement de valeur ou par une volonté d’influencer les réactions ou le regard d’autrui. Nous sommes authentiques à chaque fois que nous sommes clairs avec nous même et que nos intentions sont identifiables.
Selon le psychanalyste Saverio Tomasella, l’authenticité est une attitude qui consiste à « se montrer attentif à ce que l’on ressent, à le comprendre et à l’exprimer plutôt que d’agir en fonction des attentes supposées de son entourage »
Importance et bienfaits de l’authenticité
L’authenticité est avant tout un élément indispensable pour permettre à chacun de trouver sa place dans une relation. Si nous ne sommes pas authentique alors l’autre ne peut pas réellement s’adapter à nous. A la place, il s’adaptera à l’image que nous lui donnons et nous serons forcément en décalage avec lui. Dans ce cas, nous ne serons et nous ne nous sentirons jamais réellement compris ni accepté tel que nous sommes.
C’est ce qui se passe lorsque nous essayons de renvoyer une bonne image. Nous mettons en avant la facette qui nous avantage et nous cachons les autres.
L’authenticité permet aussi de développer la confiance et le sentiment de sécurité. Quand une personne est claire dans ses actes et ses intentions alors nous pouvons nous baser directement sur ce qu’elle communique pour construire nos échanges. Cela nous évite les erreurs et les incertitudes liées à l’interprétation de ses paroles et de ses comportements. C’est autant d’énergie économisée dans la méfiance et l’interprétation que nous pouvons placer dans l’écoute et le partage avec l’autre.
Mais si nous n’exprimons pas nos idées originales, si nous n’écoutons pas notre propre inspiration, nous nous serons trahis. Et nous aurons trahi
notre communauté, en échouant d’apporter notre contribution à la collectivité.
Pourquoi n’est-ce pas aussi naturel ?
C’est souvent la peur qui nous pousse à ne pas être authentique. Par exemple la peur de déplaire nous pousse à adopter des stratégies de communication et de comportements pour plaire. La peur des conflits nous amène parfois à ne pas nous exprimer. La peur de ne pas être écouté nous conduit à attirer l’attention par des réactions excessives de colère ou de retrait. Nous induisons cette peur de déplaire chez l’autre lorsque nous ne disons rien mais que nous montrons notre mécontentement par des soupirs ou en repoussant l’autre afin qu’il nous donne de l’importance.
D’ailleurs, à chaque fois que nous exprimons notre mécontentement vis à vis de l’autre par une expression sévère et que nous détournons notre attention de l’autre, nous lui faisons comprendre que nous ne voulons pas qu’il soit authentique mais qu’à la place il réponde à notre satisfaction.
Parfois, nous pouvons adopter un comportement non authentique en marmonnant des remarques ou en faisant des sous-entendus sans nous adresser directement à la personne. Peut-être même que c’est en réaction à un interlocuteur qui nous dissuade d’être authentique par son agressivité, sa froideur ou sa fermeture.
C’est le manque d’authenticité qui appelle le manque d’authenticité. Et dans cette situation, il vaut mieux briser le cycle et surmonter son envie de fuir ou de contourner le malaise pour exprimer son ressenti.
Enfin dans des situations banales où nous voulons minimiser la réalité. Par exemple quand sommes en retard, il peut nous arriver de signaler un retard de « 5 minutes » alors que nous savons pertinemment que nous mettrons beaucoup plus de temps. Et en pensant éviter le mécontentement de l’autre, nous reléguons l’authenticité au second plan.
Un cheminement plus qu’un état
Être 100% authentiques à chaque instant est quasiment impossible. Il y a toujours un moment où nos réflexes ou nos habitudes nous dépassent. Il y a toujours des moments où nous sommes ambigus parce qu’ils renvoient à une part méconnue de nous-même ou a des situations pour lesquelles nous sommes en train de découvrir nos réactions et nos émotions.
C’est pour cette raison qu’il vaut mieux considérer l’authenticité non pas comme une caractéristique figée mais un comme processus. Un processus où nous nous efforçons de gagner en authenticité de soi et de l’autre. Un processus où la question n’est pas de savoir si nous sommes authentiques mais plutôt de trouver comment faire pour être encore plus authentique !
- Le modèle des 3 A dans les relations © LY 2014 ↩
- Le Courage de Créer (1975), Rollo May ↩